Famille Cousineau


Ce texte est un hommage à la famille Cousineau qui est une famille pionnière de Pointe-Gatineau.


Une lignée fondatrice de Pointe-Gatineau

La famille Cousineau compte parmi les plus anciennes familles francophones établies à Pointe-Gatineau. Amable Cousineau et son épouse, Marie Magdeleine Taillefer, en sont les pionniers.

Origines de la famille

Amable Cousineau naît le 12 décembre 1781 à Saint-Laurent, où il est baptisé le jour même. Il est le fils de Michel Cousineau et d'Amable Deguire dite Larose.

Il épouse, le 9 février 1807 à Saint-Martin de l'Île Jésus, Marie Magdeleine Taillefer, fille de Jean-Baptiste Taillefer et de Marie Louise Bélanger. Celle-ci est née le 3 janvier 1792 et baptisée le lendemain.

Avant leur départ de Sainte-Scholastique, Marie Magdeleine met au monde douze enfants. Le couple s'installe ensuite à Pointe-Gatineau vers 1831, où elle donnera naissance à trois autres enfants.

Installation à Pointe-Gatineau

Le 12 novembre 1833, Amable acquiert de Philemon Wright une terre d'environ 8 acres, identifiée comme le lot numéro 13 de la concession interrompue en front de Pointe-Gatineau. Le prix est fixé à 20 livres, 15 shillings et 7 pennies, assorti d'une rente annuelle de 1 livre, 4 shillings et 10 pennies.

En 1838, le missionnaire John Brady mentionne la présence d'une douzaine de familles canadiennes à Pointe-Gatineau, dont celle d'Amable Cousineau. Le recensement de 1842 indique que la famille cultive principalement des pommes de terre et possède une bête à cornes, deux chevaux et un porc.

Décès d'Amable et situation familiale

Amable décède le 24 mars 1855 à Pointe-Gatineau. Après son décès, son épouse Marie-Magdeleine poursuit sa vie auprès de ses fils Moïse et Paul. En 1861, Moïse et sa femme Marcil Nepveu vivent avec elle. Cette année-là, la terre produit du blé d'automne et de printemps ainsi que de l'avoine. La famille possède alors deux vaches laitières, deux poulains et trois porcs, pour une valeur totale de 26 $.

 

Par la suite, Marie Magdeleine s'installe chez son fils Louis. Elle meurt le 26 avril 1876 et est inhumée au cimetière de Pointe-Gatineau

 

 

Les autres branches de la famille

Amable Cousineau a notamment un neveu, Antoine, fils de Michel Cousineau et de Marie-Louise Gauthier, qui s'installe à Angers vers 1870 avec son épouse Cécile Moncion dite Lamouche. Leur fils Cléophas occupera le poste de conseiller municipal de Templeton-Est de 1887 à 1892, de 1896 à 1898, puis de 1899 à 1902. Cléophas s'éteint le 4 mai 1923 à Angers.

Descendance

Première génération

Michel Cousineau, fils d'Amable et de Marie Magdeleine, naît le 16 mai 1818 à Saint-Eustache. Il épouse Mathilde Gosselin, fille de Bénoni Gosselin et de Geneviève Denis dite Lapierre, le 20 juillet 1845 à Saint-Jean-Chrysostome. Michel acquiert des Wright le lot numéro 36 dans la concession interrompue en front de Pointe-Gatineau pour 40 livres, avec une rente annuelle de 2 livres et 8 shillings. Le 26 janvier 1887, il est nommé conseiller municipal de Pointe-Gatineau. Il choisit de ne pas se représenter aux élections de 1890. Il décède le 18 janvier 1893, et son épouse Mathilde le 11 juillet 1899, tous deux à Pointe-Gatineau.

Deuxième génération

Louis Cousineau, fils de Louis Cousineau et de Josephte Gravelle, et petit-fils d'Amable Cousineau et de Marie-Magdeleine Taillefer, naît le 30 décembre 1852 à Pointe-Gatineau. Il épouse Joséphine St-Jean, fille de François St-Jean et de Françoise Vevre, le 27 août 1877 à l'église Saint-François-de-Sales de Pointe-Gatineau.

Instituteur de formation, Louis est nommé secrétaire-trésorier de Pointe-Gatineau le 3 octobre 1887, succédant au notaire Paul Thomas Desjardins. Le 8 février 1909, il est destitué et remplacé par Sylvio Lafortune. Cependant, le 19 mars 1909, ce dernier est à son tour destitué, permettant à Louis Cousineau de reprendre ses fonctions. Quelques mois plus tard, le 16 septembre 1909, Louis démissionne définitivement de son poste.

Il s'éteint le 1er juillet 1922 à Pointe-Gatineau et est inhumé au cimetière Saint-François-de-Sales. Son épouse, Joséphine St-Jean, décède le 8 octobre 1942 à Pointe-Gatineau.

Joseph Cousineau, frère de Louis, naît le 19 mai 1857 et est baptisé le 21 à Pointe-Gatineau sous les prénoms de Joseph Laurent. Il épouse Rosalie Bélanger, fille de Jules Bélanger et de Rosalie Charette, le 18 septembre 1882 à l'église Saint-François-de-Sales de Pointe-Gatineau.

Lors des assemblées publiques des 11 et 12 janvier 1892, Joseph Cousineau et Maxime Béland sont élus conseillers municipaux de Pointe-Gatineau. Le 15 janvier 1894, Joseph accède à la mairie, succédant à Louis-Philippe Sylvain. Il choisit toutefois de ne pas se représenter aux élections municipales de 1895.

Au cours de l'été 1904, une période marquée par d'importants conflits au sein du conseil municipal, Joseph Cousineau est élu conseiller le 4 août pour remplacer Alphonse Legault. La crise persistant, il est nommé maire lors de la séance du 19 septembre 1904, à la suite de la démission de Louis-Philippe Sylvain. Il occupe cette fonction jusqu'au 16 janvier 1905, moment où Ovila Robitaille lui succède.

Le 19 juillet 1907, Joseph est de nouveau appelé à siéger au conseil municipal à titre de conseiller, remplaçant cette fois Damase Lafortune, démissionnaire comme maire et conseiller. Le même jour, Joseph est nommé maire pour achever l'année 1907. Toutefois, son mandat est de courte durée, le 25 octobre 1907, il remet sa démission, qui est acceptée par le conseil.

Joseph Cousineau décède le 27 mars 1935 à Hull et est inhumé au cimetière Notre-Dame de Hull.

Oscar Cousineau, frère de Louis et de Joseph, naît le 21 décembre 1859 et est baptisé le lendemain à Pointe-Gatineau sous les prénoms de Marie André Oscar. Il étudie d'abord à l'Université d'Ottawa, puis au séminaire diocésain. Il est ordonné prêtre séculier par Mgr Duhamel le 20 décembre 1885 et nommé vicaire à Buckingham dès le 21 décembre suivant, fonction qu'il occupe jusqu'au 30 septembre 1886.

Le 1er octobre 1886, Oscar devient le premier curé résidant de la paroisse Saint-Hugues de Sarsfield, en Ontario. Il y fait construire le presbytère en 1887, puis l'église en 1895. Après le décès de son père, Louis, en 1895, sa mère, Josephte Gravelle, vient habiter auprès de lui; elle s'éteint à Sarsfield le 23 février 1905. En 1911, affaibli par des problèmes de santé, Oscar quitte Sarsfield et retourne s'établir à Pointe-Gatineau.

De 1912 à 1913, il agit comme aumônier à l'hôpital du Sacré-Cœur de Hull. En 1914, il doit à nouveau prendre une année sabbatique à Pointe-Gatineau. Après cette période de repos, il est nommé curé de la paroisse Saint-Eugène de Prescott, en Ontario le 10 juillet 1916. Il y exercera son ministère jusqu'à son décès, survenu le 5 janvier 1929.

L'acte de sépulture, signé par une soixantaine de personnes le 9 janvier 1929, témoigne de l'estime que lui portait la communauté.

Troisième génération

Louis Napoléon Cousineau, fils de Louis et de Joséphine St-Jean, naît le 16 juin 1878. Étudiant au séminaire de Sainte-Thérèse puis à l'université McGill, il devient avocat en 1903 et s'établit à Hull. Il épouse Donalda Wilscam le 14 juin 1904. Il est maire de Hull de 1920 à 1922 puis de 1924 à 1926. Le 11 septembre 1930, il est nommé juge de la Cour supérieure du Québec. Il décède le 24 février 1971.

Toponymie

Rue Cousineau

Ce nom rappelle la mémoire de Louis Cousineau (1852-1922), instituteur puis secrétaire-trésorier de Pointe-Gatineau de 1887 à 1909.

Rue Louis-Cousineau

Cette voie rend hommage à Louis Napoléon Cousineau (1878-1971), avocat, maire de Hull et juge à la Cour supérieure.

Rue Docteur-J.-Cousineau

Elle honore le docteur Jean-Baptiste Maxile Cousineau (1897-1989), premier médecin de Gatineau, descendant de Michel Cousineau, frère du pionnier Amable.

Conclusion

La famille Cousineau occupe une place déterminante dans l'histoire de Pointe-Gatineau. À travers les générations, ses membres se dispersent dans l'ensemble de Gatineau et marquent la vie municipale, professionnelle et sociale de la région. De l'arrivée d'Amable et de Marie Magdeleine dans les années 1830 à l'engagement public de leurs descendants, les Cousineau constituent une lignée emblématique du patrimoine outaouais.


Sources :
Registre des baptêmes, mariages et sépultures du Québec et de l'Ontario.
Recensements du Canada.
DE BARBEZIEUX ALEXIS, Histoire de la province ecclésiastique d'Ottawa et de la colonisation dans la vallée de l'Ottawa, vol. 1, page 197, vol 2, pages 128, 264.
Registre foncier du Québec, 1901, 15 octobre, No 2222, testament de Ruggles Wright, devant Me André Larue et collègues, no 5893, 6 août 1863; contrat de partage et division de propriété, devant Me André Larue, 17 septembre 1864, enregistré sous Lib B, No 46, vol. 11.
Banque de toponymie de la ville de Gatineau [en ligne]. [https://www3.gatineau.ca/servicesenligne/BanqueNom/NomDetail.aspx?NoDossier=833] (consultée en 2020).
Répertoire des élus municipaux en Outaouais de 1845 à 1975 [en ligne]. [https://craoutaouais.ca/repertoire/Web/accueil.html] (consulté en 2020).
La Mémoire du Québec [en ligne]. [https://www.lamemoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Cousineau_%28Louis%29] (consulté en 2025).
Journal Le Droit du 7 janvier 1929, 12 septembre 1930 et du 26 février 1971.
Base de données BSQ-Décès.