La famille Devost dite Sanscartier est l'une des premières familles francophones à s'établir dans le canton de Templeton.

Antoine Devost dit Sanscartier est baptisé le 5 mai 1794 à Sainte-Geneviève. Il est le fils d'Antoine Devost et de Marguerite Berthiaume qui est sa troisième épouse. Son père Antoine a été soldat du régiment du Béarn.

Le 11 janvier 1816, Antoine Devost, père et son épouse Marguerite Berthiaume, de L'Île-Bizard, passe devant le notaire Frédéric-Eugène Globensky et nomment leur fils procureur général et spécial. Antoine doit s'assurer de percevoir la rente et pension annuelle et viagère qui leur ait dû de Jacques Duchesnau en vertu d'une donation qu'ils ont reçue de Jean-Marie Berthiaume et de Catherine Brisebois, les parents de Catherine.

Antoine épouse Marguerite Cusson dite Désormier, fille de Jean-Baptiste Cusson dit Désormier et de Marie Louise Marié, le 20 février 1816 à Saint-Louis-de-France de Terrebonne. Marguerite est née le 10 décembre 1796 à Terrebonne.

Après la naissance de cinq enfants, Antoine alors résidant à la rivière du Nord de la paroisse de Saint-Benoît passe devant le notaire Stephen MacKay le 12 juillet 1823 et rétrocède une terre sans bâtiment à Christophe Charron de Saint-Martin, Île Jésus. Cette terre est située en la côte Saint-Louis de la paroisse de Saint-Benoît contenant 3 arpents de front sur environ 30 arpents de profondeur pour la somme d'un peu plus de 1 000 livres.

Le 14 juin 1826 devant, le notaire MacKay, Antoine et Marguerite, de Sainte-Scholastique, déclare devoir la somme de 300 livres à Luc Tartre dit Larivière de L'Île-Bizard pour un cheval qu'ils ont reçu en septembre 1825.

Marguerite donne naissance à au moins sept enfants avant que la famille arrive dans la région de l'Outaouais vers la fin des années 1820 ou au début des années 1830. Elle donne naissance à trois autres enfants dans la région.

Antoine et Marguerite achètent de la famille Wright un morceau de terre d'un peu plus de 8 acres à Pointe-Gatineau au prix de 20 livres, 15 chelins et 7 pennies avec une rente annuelle d'une livre, 4 chelins et 10 pennies. Cette terre est connue comme faisant partie du lot numéro 9 du rang interrompu en front du canton de Templeton. Peu de temps après, la famille s'installe sur le lot numéro 14A du rang I du canton de Templeton.

En 1842, Antoine et Marguerite occupent 79 acres de ce lot numéro 14A et en cultivent 10 acres qui ont produit de l'avoine et des patates. De plus, le couple possède six bêtes à cornes, deux chevaux et deux porcs. Après avoir loué la terre pendant quelque temps, Antoine achète cette terre de 135 ½ acres de Duncan McMillan le 23 février 1847 au prix de 83 livres, 1 chelin et 8 pennies. La même journée Jean-Baptiste Beauchamp achète la terre voisine, le lot numéro 14B. Le lac Beauchamp est situé sur les terres de Jean-Baptiste Beauchamp et d'Antoine Devost dit Sanscartier.

Au recensement de 1851, on indique qu'il possède une terre de 50 acres ce qui est probablement une erreur puisqu'au recensement de 1871 on mentionne 100 acres. Le couple possède quatre vaches laitières, quatre veaux, deux chevaux, 16 moutons et deux porcs. Le couple a produit 200 livres de sucre d'érable et 20 livres de laine. Au cours des années le nombre d'acres de terre cultivée augmente.

Marguerite décède le 1^er mai 1871 à Templeton et est inhumée au cimetière de Pointe-Gatineau. Le 3 mai 1871, Antoine passe devant le notaire Joseph Napoléon Roussel et donne à son fils Pierre la moitié du lot numéro 14A de 4 ½ arpents de large par 28 arpents de profondeur ainsi que des animaux et outils agricoles.

Antoine a été marguillier de la paroisse Saint-François-de-Sales de Pointe-Gatineau. Il décède le 1^er décembre 1877 à Templeton et est inhumé à Pointe-Gatineau le 3 décembre.

La carte de 1849 de l'Île Kettle indique le nom d'Antoine Sanscartier sur le lot numéro 14 et l'un de ses fils a le lot numéro 15. La carte de 1873 de l'île Kettle est plus précise alors qu'elle indique qu'Antoine a bien le lot numéro 14 de 20.9 acres tandis que son fils Pierre le lot numéro 15 de 17 acres.

Hercule Deveau dit Sanscartier, est né le 27 août 1822 à Saint-Benoît. Il épouse en premières noces Marguerite Colin dite Laliberté, fille de Joseph Laliberté et de Madeleine Ladouceur, le 30 septembre 1845 à Notre-Dame d'Ottawa. Hercule et sa famille quittent le canton de Templeton pour s'installer dans la Petite-Nation. Hercule épouse en secondes noces Philanie Pominville, veuve de Joseph Desabrais, le 4 février 1887 à Chénéville. Hercule décède le 8 novembre 1892 à Saint-André-Avellin.

Pierre Deveau dit Sanscartier, le cadet des enfants est né le 16 juin 1839 à Templeton. Il reçoit en don de son père environ 30 acres de terre du lot numéro 14A du rang I du canton de Templeton. Il épouse Esther Demers, fille de Vital Demers et de Victoire Thomas dite Tranchemontagne, le 16 mai 1857 à Saint-François-de-Sales de Pointe-Gatineau. Pierre et Esther ont eu au moins huit enfants dont trois d'entre eux ont fait de la politique. Esther décède le 28 mai 1924 à Templeton tandis que Pierre décède le 22 avril 1933 également à Templeton.

Antoine Devost dit Sanscartier, fils de Pierre Deveau dit Sanscartier et d'Esther Demers est né le 26 novembre 1877 à Templeton. Il épouse Isabelle Larabie fille de Maxime Larabie et de Cécile Godbout le 19 avril 1898 à Templeton-Est. Antoine a été conseiller municipal de Gatineau de 1938 à 1946. Il a travaillé pendant de nombreuses années comme mécanicien de machines fixes pour l'entreprise McFadden de Templeton. Isabelle décède le 30 janvier 1950 à l'hôpital général d'Ottawa. Antoine décède dans un hôpital de Gatineau le 8 avril 1956.

Thomas Devost dit Sanscartier, fils de Pierre Deveau dit Sanscartier et d'Esther Demers est né le 19 mai 1880 à Templeton. Il épouse Rosanna Plouffe, fille de Joseph Plouffe et d'Olive Vanasse, le 11 avril 1904 à Templeton. Thomas a été marchand de bois et conseiller municipal de Templeton de 1920 à 1926 et de 1927 à 1935. Rosanna est décédée le 21 mai 1968 alors que Thomas décède le 4 avril 1969.

Adolphe Sanscartier, fils de Pierre Deveau dit Sanscartier et d'Esther Demers est né le 5 mai 1882 à Templeton. Il épouse Agnès Larabie, file de Maxime Larabie et de Cécile Godbout, le 15 mai 1900 à Templeton. Adolphe a été journalier, conseiller municipal de Templeton-Est de 1937 à 1939 et conseiller municipal de Templeton de 1942 à 1948. Il a également été le premier marguillier de la paroisse Saint-Jean-Marie-Vianney. Adolphe a aussi été marguillier de la paroisse Saint-François-de-Sales et de Sainte-Rose-de-Lima. Il a de même été commissaire d'école de Gatineau et membre de la Ligue du Sacré-Cœur. Le 26 avril 1946, il vend des terrains à la ville de Gatineau pour la somme de 14 000 $ dont une partie devient le parc Sanscartier. Son épouse Agnès décède le 1^er février 1967 à l'hôpital Saint-Jude d'Aylmer tandis qu'Adolphe décède le 17 novembre 1976 à Gatineau.

Aurèle Sanscartier, fils d'Adolphe Devost dit Sanscartier et d'Agnès Larabie est, né le 17 septembre 1918 à Pointe-Gatineau. Il épouse Annette Routhier, fille de Georges Routhier et de Marie Anne Cousineau, le 6 juin 1938 à Templeton. Aurèle, fermier, a été conseiller municipal de Templeton-Est de 1959 à 1961. Il décède le 7 juin 1991 au Centre hospitalier régional de l'Outaouais à Hull. Annette décède le 3 août 1920 à Gatineau.

Le nom de famille Sanscartier apparaît dans la toponymie de la ville de Gatineau avec le nom de la rue Sanscartier et le parc Sanscartier.

Voici ce qui est mentionné par la ville de Gatineau à propos de la rue Sancartier

Selon la ville de Gatineau, Adolphe est né en 1918 aurait été conseiller municipal à l'âge 19 ans alors qu'à cette époque la majorité était de 21 ans. De plus, il aurait épousé Alice Quévillon à l'âge 9 ans. En réalité, Adolphe fils est né le 31 mars 1907. On semble l'avoir confondu avec son frère Aurèle qui est né en 1918.

Voici ce qui est mentionné par la ville de Gatineau à propos du parc Sanscartier

Selon la banque de toponymie de la ville de Gatineau, le nom est donné en hommage à Adolphe Devost dit Sanscartier qui vend un terrain de 12 acres pour la somme de 14 000 $ dont une partie du terrain devient le parc Sanscartier. Malheureusement, la ville a confondu Adolphe fils (1907-2000) avec Adolphe père (1882-1976).

La famille Sanscartier est l'une des premières familles francophones présentes et actives à Gatineau depuis la fin des années 1820 ou au début des années 1830. Elle est une famille pionnière du canton de Templeton. La banque de toponymie de la ville de Gatineau devrait plutôt souligner la mémoire de la famille Sanscartier au lieu de seulement souligner la mémoire d'Adolphe Sanscartier.