La grève de Buckingham
Journal Le Temps du 9 octobre 1906

LE SANG COULE A BUCKINGHAM

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Une bataille sanglante a eu lieu hier après-midi entre les grévistes et des constables spéciaux payés par la compagnie MacLaren

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Buckingham, 9 – Deux chefs grévistes tués, deux détectives spéciaux mortellement blessés, une douzaine d'homme grièvement blessés et un grand nombre d'autres légèrement blessés, tel est le résultat d'une bataille enragée survenue hier à 1.30 heure, entre les grévistes des scieries MacLaren et la police spéciale. La petite ville est sous le coup d'un émoi indescriptible, et les familles sont plongées dans un état de fiévreuse excitation. Un détachement militaire, composé d'une centaine de soldats du 43e régiment des Gardes à Pieds, d'Ottawa, circule dans les rues de la ville, armes aux poings, et prêts à protéger, au moindre commandement d'un officier, la propriété ou la vie des citoyens. Voici, autant qu'il est possible de se le procurer au milieu du brouhaha général, le triste résultat de la bagarre sanglante d'hier :

Les morts

Thomas Bélanger, chef des grévistes, âgé de 35 ans, de Montréal, a reçu deux balles dans la tête.

François Thériault, gréviste, âgé de 30 ans, a reçu une balle dans la tête et une dans le cœur.

Mortellement blessés

Le détective Picard, âgé de 50 ans, de Montréal, a reçu une balle dans le dos et a été blessé par une pierre, à la tête.

Le détective Warner, âgé de 40 ans, de Montréal, a reçu une balle dans le dos, et a reçu une blessure à la tête causée par une pierre.

Grièvement blessés

James Khernan, âgé de 45 ans, frère du constable Khernan, a reçu une balle dans la main et plusieurs blessures causées par des pierres.

Le constable Frank Khernan, de Buckingham, a reçu une balle dans la tête.

Edward Milner, gréviste, a reçu une balle dans la jambe.

Le détective Bryant, de Montréal, a reçu une balle à la tête, et plusieurs blessures par des pierres.

Adélard Hamelin, âgé de 28 ans, de Buckingham, un gréviste, a reçu une balle dans la jambe et une autre dans le bras.

Isidore Renaud, âgé de 30 ans, gréviste, a reçu une balle dans le bras droit.

Albert Latt, détective de Montréal, a reçu une balle dans la tête, et a reçu plusieurs blessures par des pierres.

Eusèbe Rochon, âgé de 28 ans, une balle dans la main gauche.

Félix Fauvelle, gréviste, âgé de 45 ans, a reçu une balle dans la poitrine.

Edward Miner, âgé de 35 ans, gréviste, une jambe fracturée.

H. Cadieux, gréviste, balle au cou.

Baptiste Clément, gréviste, blessé à la tête par une balle.

Légèrement blessés

W. McManus, constable d'Ottawa, blessé par des pierres.

J. O'Neil, d'Ottawa, coupures à la tête.

Dolard Hamelin, gréviste, a reçu une balle dans la main.

Félix Lacelle, gréviste blessé au bras.

Il y en a un grand nombre d'autres qui ont reçu des blessures trop légères pour qu'elles soient mentionnées.

Une enquête a été ouverte sur la mort de Bélanger et de Thériault.

Les scieries ont été fermées.

La grève dure à Buckingham depuis environ quatre semaines, et une union avait été formées par les grévistes, qui avaient élu comme président, le nommé Bélanger qui a été tué hier. Les ouvriers demandent une augmentation de 2 ½ cents par heure, ou une heure de moins de travail par jour, et de reconnaître l'union. La compagnie a refusé d'accéder à la demande des employés. Des employés non unionistes, au nombre d'une cinquantaine, ont été engagés par la compagnie MacLaren, pour défaire un blocus des billots, situé à l'extrémité sud de la ville, où sont les chutes. Ces ouvriers étaient accompagnés des constables spéciaux, qui étaient commandés par les détectives Bryant et Picard. Les hommes commencèrent leur travail, et les grévistes, au nombre de 300, se réunirent non loin de l'endroit où se faisait le travail par les ouvriers non unionistes.

Le président Bélanger, et un gréviste du nom de Charrette, s'avancèrent alors vers les constables, et demandèrent de parlementer en faveur des grévistes. M. MacLaren et le maire Vallilée, surintendant des travaux, ce qui fut accordé. Bélanger fit alors un long appel en faveur des grévistes. Il ajouta que si les employés non-unionistes qui étaient à travailler dans le moment, n'étaient pas congédiés, lui-même et les grévistes auraient recours à la violence. Finalement, Bélanger demanda à M. MacLaren s'il voulait accéder à la demande des grévistes.

Le maire Vallilée répondit que la compagnie ne reconnaitrait jamais l'union. Bélanger et Charette retournèrent alors vers les grévistes. Ici, on tint un court conciliabule, puis, on se mit en marche vers les employés qui étaient au travail. Les grévistes vociféraient et lançaient des pierres dans la direction des ouvriers, qui étaient à défaire le blocus du billots. Bélanger et Charette conduisaient les grévistes, et Bélanger s'écria, en se retournant vers les hommes qu'il commandait : “Suivez-moi, et nous allons leur montrer ce que nous pouvons faire.”

Les grévistes avaient franchi environ cinquante verges, lorsque un des policiers – on croit que c'est Bryant, donna ordre à ses hommes d'ouvrir le feu. Une volée générale de coups de revolver se dirigea alors vers les grévistes.

Les grévistes étaient armés de batons et de pierres; quelques-uns avaient des revolvers. Pendant assez longtemps, les balles sifflaient dans l'air, et une véritable grêle de pierres tombait. Bélanger était à la tête de ses hommes et les encourageait de ses paroles et de ses actes. Il fut le premier à tomber. Une balle le frappa à l'œil droit et une autre au menton. Il reçut plusieurs autres balles qui l'éraflèrent affreusement.

“Grand Dieu”, s'écria Bélanger, ils tirent pour tuer, et ils m'ont tué”. Il tombe mort aussitôt.

Thériault se trouvait près de Bélanger, et il tomba presque en même temps que son malheureux compagnon. Le sang sortait avec profusion de plusieurs blessures à la tête et au cou. Une dernière balle, lui avait percé le cœur, et lui donna le coup de grâce.

En expirant. Thériault s'écria en ralant : “Continuez, camarades, ne vous occupez pas de moi, et vous gagnerez votre point.”

Adélard Hamelin Renaud furent les deux autres qui tombèrent blessés.

Les grévistes rendus furieux en voyant tomber leurs camarades, firent une charge effrénée sur la police qui recula devant l'assaut, et se sauva dans le bois poursuivie par les grévistes furieux. Ceux-ci frappaient de droite et de gauche. Picard, Bryant et Warner tombèrent successivement.

Après la bataille.

Vingt minutes après que le premier coup de feu ait été tiré, la paix était temporairement rétablie, et police et grévistes revinrent sur le théâtre du drame pour recueillir leurs morts et leurs blessés. Pour un moment, ces hommes qui tout à l'heure, se battaient, oublient leur querelle et demandent à grands cris des médecins. Des centaines de citoyens ont entendu le bruit de la fusillade et sont accourus. En cinq minutes, toute la population est en émoi. Les médecins arrivèrent enfin. Ce sont les docteurs Roderique, Wallace, Costello, Macomb, Martin et Cumming. Ceux-ci ordonnent qu'un drapeau blanc soit élevé au bout d'un piquet, en signe d'armistice pour faciliter l'enlèvement des morts et des blessés.

Le premier corps relevé est celui de Bélanger, le chef des grévistes. Il était tombé à plat ventre et dans cette position était mort. Sa figure rempait dans une marre de sang. Dans sa main droite, les doigts crispés du cadavre tenait encore un revolver dont plusieurs des chambres étaient vides. A vingt pieds plus loin fut trouvé encore un autre cadavre, celui de Thériault. La femme de celui-ci fut la première à le trouver et quand les médecins arrivèrent ils durent l'arracher de force du cadavre qu'elle étreignait dans ses bras, tandis que les enfants entourant leur mère et le cadavre demandait à celui-ci de leur parler, de leur dire qu'il n'était pas mort, qu'il vivait. Cette scène était lamentable à voir. Les cadavres de Bélanger et Thériault furent transportés à la morgue Paquette.

Une déplorable tragédie. – les détectives Picard et Warner de Montreal, vont mourir. – Bélanger et Thériault ont été tués. – Des militaires d'Ottawa ont été envoyés sur les lieux et la loi martiale est proclamée.

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Picard et Warner, ceux qui étaient blessés mortellement, reçurent les premiers soins des médecins puis furent transporté à l'hôpital Saint-Michel dans l'ambulance de cet institution.

Les grévistes légèrement blessés furent transportés aux quartiers généraux des grévistes; rue Principale, tandis que la police transportait les siens à l'hôtel de ville ou les médecins se portèrent à leur tour et pansèrent les blessés.

L'arrivée des soldats

Buckingham, 9. – Quelques minutes avant minuit, la nuit dernière le convoi spécial transportant les militaires d'Ottawa est arrivé dans notre ville. Ce convoi comprenait cinq wagons à passagers, et un wagon à bagages dans lequel on avait placé un canon Maxim. Le convoi portait 111 soldats, de tous rangs, et trois civiliens, le maire G. C. Vallillee, C. W. Pearson, et M. Henry Aylen, de la société légale Aylen et Duclos. Les soldats étaient sous le commandement du Lt. Colonel Hodgins, du capitaine Cameron et du major E. W. B. Morrisson, de la 23ème batterie de campagne. Quand les soldats après être débarqués et que le Lt. Colonel Hodgins eut préparé la disposition de la troupe dans la ville, les miliciens se mirent en marche et vingt minutes plus tard, Buckingham était occupé militairement. Malgré l'heure avancée de la nuit, des centaines de personnes se promenaient dans les rues. Le Lt colonel Hodgins avait donné des ordres sévères aux soldats de ne répondre à aucune remarques des curieux ou des grévistes. A minuit trente, les rues de la ville étaient patrouillés par les soldats ayant fusil chargé sur l'épaule et prêts à répondre à la première alerte.

Les quartiers généraux des miliciens furent établis dans la fabrique d'allumettes de la compagnie McLaren. Le canon Maxim fut mis en position sur le côté opposé de la rivière. Près de lui quatre ceintures de cartouches chargées avaient été placées. En outre les soldats occupaient une demi douzaine d'autres positions avantageuses et dominant la ville. Parmi les résidences gardées par les militaires furent celles du maire Vallillee et de la famille McLaren. Le corps des ambulanciers en charge du capitaine, a établi ses quartiers dans la fabrique d'allumettes.

Le voyage des soldats

Le convoi militaire parti d'Ottawa quelques minutes avant neuf heures, arriva à Masson, à trois milles de Buckingham à onze heures.

A cet endroit, le conducteur en charge du convoi fut averti par une foule de personnes qui entourèrent le train, que les grévistes avaient placés de la dynamite sous la voie ferrée pour faire sauter les miliciens. Informés de cette rumeur le major Morrisson le lt. Wood et les sergents Séguin, Morrisson et Moffet et huit soldats prirent le devant embarqués sur un char à bras, couvrirent ainsi la moitié du chemin séparant Masson de Buckingham, puis revinrent sans rien découvrir. Le convoi se mit alors en route. Par trois fois, le convoi bloqua dans la pente rapide de la voie qui entre Masson et Buckingham gravit une cote de trois cents pieds. Enfin, à minuit, les soldats rendus excessivement nerveux par les histoires de dynamite, d'embuscade etc qu'ils avaient entendu à Masson, débarquèrent du convoi, le cœur déchargé d'un lourd fardeau.

Le départ d'Ottawa

L'embarquement des soldats et du canon Maxim se fit à la gare de l'Electrique de Hull sous le pont des Sappeurs. La nouvelle s'étant répendue que la milice était appelée sous les armes, et allait s'embarquer pour aller affronter les grévistes de Buckingham, avait amener une foule considérable de curieux autour du convoi militaire. A 8.45 heures le canon Maxim ayant été embarqué, les munitions données aux soldats qui tous étaient aux fenêtres des wagons, de Lt. Colonel Hodgins donna ordre au conducteur du convoi de mettre celui-ci en mouvement.

Contrairement à l'habitude, aucune manifestation d'enthousiasme n'a marqué le départ des soldats. On ne savait pas comment le voyage finirait et comment nos cent soldats seraient recus là-bas.

A bord du convoi, le maire Vallée, déclara cependant qu'à son départ dans l'après-midi, la ville était aux mains des grévistes qui lui coupèrent son service téléphonique afin de l'empêcher de communiquer avec Ottawa pour demander la milice. Il dut venir à Ottawa en voiture.

L'histoire racontée par le maire

M. Vallelée, maire de Buckingham, était à Ottawa hier soir. Il est venu ici pour demander l'aide de la milice. D'après lui, la bataille qui a eu lieu hier, était horrible à voir, et il est miraculeux qu'un plus grand nombre de pertes de vie ne soit pas à déplorer.

Les balles tirées en tous sens par la police, fendaient l'air avec un sifflement qui, mêlé au cris des grévistes, produisait une impression terrible. La police a été félicitée par le maire sur le sang froid qu'elle apporta durant la bataille.

C'est les grévistes dit, le maire, qui ont commencé le trouble. Ils refusaient d'écouter les conseils qui leur étaient donnés et les conséquences qui pouvaient résulter d'une bataille sanglante.

M. Vallelée, personnellement, regrette beaucoup les incidents qui ont eu lieu, et croit fermement que Buckingham va douloureusement ressentir les effets de cette grève.

Un marchand de Buckingham, a vendu hier à un agent de Buckingham, un certain nombre de revolvers qui, parait-il, devaient servir à protéger la propriété des MacLaren.

L'union formée par les grévistes, a été organisée une semaine avant le commencement de la grève.

Le “Temps,” lorsque l'union fut formée, publia un rapport sur la formation de l'union et ajouta qu'une demande d'augmentation de salaire serait bientôt faite et que dans le cas où cette augmentation de salaire serait bientôt faite et que dans le cas où cette augmentation serait refusée, il y aurait une grève.

Ceci a été démenti un peu plus tard dans un journal local, par un citoyen de Buckingham, mais tout de même la nouvelle du “Temps,” comme on peut le constater, était bien fondée, et bien juste.

Récit d'un témoin oculaire

Un ouvrier indépendant, employé par la compagnie de produits chimiques de Buckingham, qui a vu toute l'affaire se dérouler qui était même un des Irlandais qui n'ont pas voulu prendre part au carnage a raconté, ce matin, au reporter du “Temps”, le récit suivant de la bagarre:

“Irlandais et Canadiens-français ne sympathisent pas ensemble dans cette grève. Une escouade des premiers était occupée, à environ un quart de mille des scieries, à rouler des billots dans la rivière pour alimenter les usines. Ils étaient protégés par environ 50 constables, sans compter Albert et Alex. Mclaren, les propriétaires , leur gérant, le maire Vallilée, un nommé Fournier, du village, qui a refusé de faire partie de l'union et quelques amis du village, tous armés. Les unionistes, mis au courant de la situation et comprenant le danger qu'ils couvaient, n'en décidèrent pas moins d'aller pour influencer les ouvriers non syndiqués et en même temps d'exposer leurs griefs aux McLaren, qui avaient refusé jusque là de les entendre.

Les unionistes s'assemblèrent à leur salle et le président Bélanger leur adressa en sunstance le discours suivant : Mes amis, nous allons partir pour la victoire ou pour la défaite. Nous allons soumettre nos griefs aux patrons. Pas de violence, je vous en prie, pas de violence si nous ne sommes pas attaqués. Il circule de sinistres rumeurs cependant. On nous attend avec des armes. J'ai pris mes précautions : l'ai dit adieu à ma famille, car je serai peut-être la première victime. Encore une fois, pas de violence si l'on ne nous attaque pas.

“Puis une soixante d'hommes, se mirent en marche, Bélanger en tête, et se rendirent sur les lieux des négociations attendues. Ils étaient sur le chemin de hâlage, chemin public, au niveau de la rivière et en contre-bas de la côte, qui est assez élevée. Des policemen étaient placés en sentinelle sur la côte et derrière les arbres. La police avait pris déjà toutes ses dispositions, comme si elle s'attendait à une surprise. Sur le chemin de hâlage, près des ouvriers Irlandais se tenaient des hommes de police et les mawtres.

A ce moment un détective venu récemment d'Angleterre et habitant Montréal fit cette remarque déplacée : “Si j'avais mon “tire-pois”, je mettrais tous ces français en fuite. Un seul coup de feu les effraient”. Cette remarque fut entendue et produisit un certain malaise. Bélanger se détacha du groupe de ses compagnons et s'avance vers les patrons, avec lesquels il conféra environ dix minutes. Un espace de quelques pieds seulement séparait les deux camps. Bélanger retourna ensuite vers les siens, et fit rapport de l'insuccès de sa mission.

Les unionistes décidèrent alors d'avancer et joignirent l'action à la parole, mais après provocation d'un détective qui aurait dit : “Avancez donc si vous n'avez pas peur.”

On entendit aussitôt une voix crier “Shoot them”; les coups de feu retentirent aussitôt : Bélanger et Thériault furent frappés à mort et la mêlée devint générale.

Les policemen sur la côte protégèrent la fuite au galop de ceux qui étaient sur le chemin de hâlage avec les patrons Mclaren.

Les 50 policemen étaient maintenant sur la côte avec les patrons, cachés derrière les arbres et tiraient à bout-portant. Dans l'intervalle, le maire Vallilee s'était embarqué sur la voiture d'ambulance qui était arrivée au premier coup de feu et fila vers la ville, seul.

Les unionistes continuèrent la lutte; ils lançaient des pierres, assommaient avec des bâtons, tiraient leur quelques revolvers et en moins de 20 minutes avaient complètement nettoyé la plaine. Ils se virent face à face avec les policemen qu'ils avaient blessés et leur firent grâce. Ceuxci suppliaient les ouvriers, en leur remettant leurs revolvers vidés, de ne pas tirer.

Dans chaque cas, les ouvriers ont écouté leurs supplications et ne leur ont fait aucun mal. Le détective Picard a été assommé dans les commencement de la mêlée avec une brique, par l'ouvrier dont il venait de trouer le chapeau avec une balle et sur lequel il s'apprêtait à tirer de nouveau.

Tel est le récit fait au représentant du “Temps” par l'ouvrier en question. Il dit que le corps de Bélanger a été criblé de 15 à 20 balle et que le mot d'ordre de la police était évidemment de tirer à la tête, comme le prouve la nature des blessures parmi les ouvriers. C'est ce qui explique qu'un grand nombre de balles ont été perdues et qu'un plus grand nombre d'ouvriers n'ont pas été tués.

Suite à la sixième page.

Le Temps, d'Ottawa, du 9 octobre 1906, #19, 0513 P050-M221, collection de la ville de Gatineau.